Manambato est un petit village de la côte Est de Madagascar, situé à 5 heures de route de la capitale par la Route Nationale 2. Après Brickaville, c’est une piste de sept kilomètres, parfois infranchissable par temps de pluie, qui marque la fin du périple et qui est le prix à payer pour atteindre ce petit coin de paradis. Complexes hôteliers locaux, sable fin, lac d’eau douce, activités nautique, soleil généreux, proximité de l’océan, tout ce qu’il faut pour laisser des souvenirs inoubliables aux touristes de passage. Mais les villageois de Manambato profitent-ils de ces plages et de ce tourisme ? Si les pêcheurs tirent peut-être leur épingle du jeu, le prix des poissons frais étant tirés à la hausse par les restaurants, le reste des villageois voit les prix s’envoler et par conséquent ses conditions de vie devenir de plus en plus difficile. Quand on sait que le salaire moyen à Madagascar est de moins d’un euro par jour, difficile pour un chef de famille de nourrir toute sa famille. Quand en plus, les parents doivent payer pour envoyer leurs enfants à l’école, pas étonnant de retrouver les écoliers à travailler au champ ou à pêcher dans les pirogues plutôt qu’à suivre les leçons. Même si les autorités malgaches avaient promis la gratuité de l’éducation, avec le recrutement annuel de milliers d’enseignants non fonctionnaires depuis 2014, le ministère de l’éducation nationale n’est toujours pas en mesure de financer tous les instituteurs, en particulier dans les zones rurales. Pour Manambato, un seul directeur est pris en charge par l’Etat, pour 189 enfants. Les parents d’élèves doivent donc financer 4 institutrices en plus des fournitures scolaires. En 2015, nous avons décidé de financer la rentrée scolaire de Manambato et d’un autre village en bordure du lac : Equipement pour les écoles (bancs, bibliothèque,…) et pour les écoliers (fournitures scolaires, tabliers, …), participation au salaire des enseignants. Une première action qui a elle seule a fait augmenter de 20% la population scolaire. Notre prochain objectif est de mettre une cantine à disposition de ces enfants. Nous avons trouvé un accord avec l’école pour réaliser un potager, nous avons creusé un puits pour fournir l’eau potable. Nous étudions actuellement la possibilité de créer une basse-cour communautaire. Ces actions préliminaires ont pour objectif de réduire au maximum les coûts récurrents d’une cantine. Savez-vous que le repas pris à la cantine est souvent le seul repas de la journée ? Et que dans les écoles où une cantine a été mise en place, la fréquentation scolaire a parfois augmenté jusqu’à 50% ? »
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Mai 2019
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